Ikea, Nike, Evian… Il est partout. On veut parler de Virgil Abloh qui est à la fois ingénieur, designer, DJ et surtout fashion designer. Le cofondateur de la marque Off-White et directeur artistique de la mode masculine chez Louis Vuitton a profité des défilés hommes à Paris pour présenter sa nouvelle série d’objets mobiliers créés en collaboration avec la galerie kreo.
Des banquettes, des chaises, des vases, des tables basses en béton et des miroirs. En tout une vingtaine d’objet réunis sous l’intitulé Efflorescence et dont la particularité est d’avoir été graffés et perforés par leur créateur. Une manière de faire entrer le brutalité de la rue dans l’espace chic de la galerie. Comme ce banc (Bench 2) dont la forme et les mensurations rappellent cet esprit suburbain, celui de la rampe de skate en l’occurrence, que Virgil Abloh invoque dans chacune de ses collections. «Les pièces qu’il créé expriment les aspirations de notre son temps, écrit Clément Dirié dans le communiqué de l’exposition. Il ne s'agit plus de «haut» et de «bas», de légitimité, d'avant-garde ou d’adopter la position de l’outsider. Il s'agit de produire un design d'interaction, où le dialogue entre le producteur et l'utilisateur est horizontal, où les références passées sont filtrées par l'expérience d'un présent questionnant les usages futurs.»
Efflorescence donc. En chimie, le terme désigne la migration d’un matériau à la surface d’un autre. Dans la poétique de Virgil Abloh, ce pourrait aussi être des fleurs sauvages qui poussent dans les interstices des trottoirs. Comme une manière de signifier que la nouveauté n’est pas une question de confort, qu’elle peut naître n’importe où. Ici, le designer américain récupère l’héritage des formes brutalistes qu’il tag et perce de trous. C’est à la fois nostalgique et contemporain, étrange et familier. «Comme une sorte de langage conçu pour qu’un puriste ou un touriste le comprenne», explique le designer américain.
Efflorescence, exposition jusqu’au 10 avril
Texte: Lionel Guyer